Dans le cadre de ses missions de sensibilisation à l’architecture, au paysage et à l’environnement, le CAUE 95 a accompagné un groupe d’élèves du nouveau lycée Eugène Ronceray de Bezons tout au long de l’année scolaire 2024-2025. À travers un projet transdisciplinaire, ces lycéens ont été invités à explorer, ressentir et reconfigurer leur nouvel établissement par la création d’une signalétique poétique et collective. Une immersion sensible dans les usages, les repères et les imaginaires du quotidien scolaire.
Né du regroupement de plusieurs établissements, le lycée Eugène Ronceray de Bezons accueille aujourd’hui aussi bien des filières générales que professionnelles, notamment dans le domaine de l’hôtellerie. Avant de pouvoir investir les nouveaux bâtiments, élèves et enseignants ont partagé plusieurs mois dans des structures provisoires. Cette transition a nourri de nombreux questionnements : comment s’approprier un lieu tout juste inauguré ? Comment dépasser une première impression d’enfermement pour redonner du sens aux espaces ?
C’est dans cette dynamique qu’intervient le projet « Revisiter les lieux », fruit d’un partenariat entre les enseignants, le CAUE 95 et plusieurs intervenants artistiques. Ce projet prend la suite d’un travail photographique mené avec les mêmes élèves autour de la thématique de l’évasion. Il propose aujourd’hui d’explorer les lieux à travers la signalétique, en tant que vecteur d’identité, d’expression et d’appropriation.
Au fil de deux journées de workshop, les élèves ont exploré leur lycée sous un angle sensible et artistique. Après avoir identifié six espaces-clés, ils ont mené une réflexion collective sur les usages et les ressentis associés, en mobilisant des outils tels que la cartographie sensible, la poésie (acrostiche), et la composition graphique (Notan).
Cette approche transversale a permis de faire émerger une signalétique singulière, à la croisée de l’art, de l’architecture et du quotidien vécu. Le tout s’est conclu par une exposition itinérante, imaginée et guidée par les élèves eux-mêmes.
Le cœur du projet était de transformer une signalétique fonctionnelle en outil de narration sensible et collective. En prenant part à chaque étape de la conception, les élèves ont non seulement découvert les métiers de l’architecture, du design graphique et de l’urbanisme, mais ont aussi participé activement à la construction symbolique et imaginaire de leur lieu de vie scolaire.
La signalétique devient ici un acte de réappropriation. Elle ne se contente pas d’indiquer un chemin ou une salle, mais raconte une expérience, propose une lecture poétique de l’espace et invite à une autre manière d’habiter le lycée.
Le détail des étapes, créations et témoignages des élèves est à découvrir dans le carnet de restitution ci-joint, reflet du cheminement sensible et collectif de ce projet.